La Randonnée permanente des 2000 savoyards, une classique qui gagne à être connue.... Jour 1

 Dimanche 21 août, 4h00 du matin. Le réveil sonne. Ma bicyclette est dans le hall d'entrée, chargée. Je m'attable pour un solide petit déjeuner et à 5 heures, j'effectue mes premiers coups de pédales pour quitter Clairvaux les Lacs. Je dois rejoindre Pierre, alias Pedrodelaluna et Maurice, alias Emilpoe, chez ce dernier, à Montailleur pour une petite bambée mitonnée depuis cet hiver, la rando permanente des 2000 savoyards. Je me suis tracé un petit parcours visant à glaner quelques cols et un BPF. A la lumière du phare, je me hisse dans le calme d'un dimanche avant l'aurore, jusqu'à Chatel de Joux puis Les Piards, où le jour commence à poindre. Les pourcentages ne sont pas violents mais me permettent de tester mon équipement avant les choses sérieuses. Le poids est là certes, mais ça passe bien en danseuse malgré le chargement un peu haut, équipement "bikepacking" oblige. La première bascule se fait aux Prés de Valfin. J’enchaîne les virages jusqu'à Saint-Claude, cité de la pipe et des lapidaires et ville que j'ai appris à apprécier. Cette cité ouvrière, à la forte tradition coopérativiste est mal aimée des jurassiens. Pourtant elle se niche dans un paysage montagnard qui vaut le coup d'oeil. J'aime l'assemblage hétéroclite de ses bâtiments surplombant la vallée de la Bienne, véritable condensé d'une longue histoire. Sitôt quitté la ville, il faut reprendre de l'altitude. La D125 s'élève gentiment à un pourcentage moyen de moins de 5%, sans dépasser les 7, le Jura sait être aimable aux cyclos. Les 13.5 km ne sont pas une souffrance et laissent le temps de profiter du panorama. Le clocher des Bouchoux est en ligne de mire et une fois passé l'embranchement, le col n'est plus très loin. Me voilà dans les Hautes-Combes, leurs prés-bois et leur habitat épars. Descente sur Belleydoux avec en toile de fond le cirque d'Orvaz, falaise clalcaire cernée par les sapins et épicéas. Après le franchissement de la Semine, je rejoins Giron sur l'autre versant. Ce n'est pas très long, mais plus corsé que ce que j'ai grimpé depuis ce matin. La route est entièrement dans une forêt pentue où règnent en maître de hauts sapins et épicéas accompagnés de quelques foyards. Giron, comme souvent dans le Haut Jura, est une grande clairière et je quitte les arbres en débouchant au sommet. La route est tranquille jusqu'à Montanges où je retrouve la D14 avec en point de mire la vallée du Rhône sur laquelle veille Bellegarde à sa confluence avec la Valserine.

Image_DSC0001 by joann masuyer, sur Flickr

La D14 franchi la vallée encaissée de la Valserine par le Pont des Pierres, construit en 1910 à l'époque pour permettre le passage du tram qui reliait Chézery à Bellegarde et reconstruit en 1954 10 ans après son dynamitage durant la guerre. Le site est classé Natura 2000 et abrite une réserve naturelle d'une petite dizaine d'hectare visant à protéger une population de chauve-souris qui ont trouvé refuge dans une galerie creusée pour un projet d'usine hydro-électrique qui ne vit finalement jamais le jour.

ImageAu Pont des Pierres by joann masuyer, sur Flickr

Une petite bosse après le pont, avant d'entamer la descente sur Bellegarde sur Valserine, aujourd’hui Valserhône, située à la confluence du Rhône et de la Valserine, au carrefour de plusieurs voies naturelles et qui fut la première ville de France éclairée à l’électricité. Je jongle entre l'ex-nationale et des routes plus tranquilles jusqu'à Annecy. Je débouche sur le fameux lac. Les annéciens sont tous là ou presque, pédalant, courant, nageant ou se dorant la pilule. Il y a de la douceur de vivre et du sourire en ce dimanche ensoleillé aux températures supportables.


Il est 13 heures quand j'arrive à Menthon Saint-Bernard où je compte bien obtenir le tampon validant ma visite de ce BPF. Après un petit casse-croûte, je m'attaque aux pentes du modeste col de Bluffy qui me permet de basculer dans la vallée du Fier et de rejoindre Thônes. A Alex, j'avise un habitant lavant sa moto et en profite pour lui demander de l'eau qu'on ne trouve plus ni aux fontaines, ni dans les cimetières.

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A Thônes, la D12 me conduit au col du Marais.

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Je la quitte à Serraval pour atteindre le col de l’Épine par une petite route très agréable. Je fais un bout de route avec un cycliste en petite forme qui souffre un peu. Un brin de causette, ça peut faire oublier un peu la pente.

Image_DSC0008 by joann masuyer, sur Flickr

Je le laisse au cours de la descente sur Faverges d'où je pense rejoindre Montailleur par le col de Tamié. Ce versant n'offre pas de difficulté. L'abbaye est une abbaye cistercienne de la stricte observance encore en activité. L'ordre est plus connu comme celui des moines trappistes. Ceux de Tamié font du fromage et pas de la bière comme leurs camarades belges. Je ne m'arrête pas car l'heure avance et je ne voudrais pas trop faire attendre mon hôte.

Image_DSC0009 by joann masuyer, sur Flickr

Le col n'est plus qu'à quelques coups de pédale. Devant moi le bassin Albertvillois.

Image_DSC0010 by joann masuyer, sur Flickr

Après une rapide descente sur Frontenex, il me reste un dernier petit effort à fournir pour arriver chez mon camarade. Pierre est déjà là, nous pouvons passer à l'apéro après une bonne douche. Demain commence notre périple.

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