Tour des BPF du Jura. Août 2020

 De retour de mon périple poitevin, profitant de mes vacances, je décidais de faire un tour des BPF du Jura. J'avais déjà validé Salins-les-Bains, je traçais donc un itinéraire partant de chez moi. J'en profiterai pour valider le col du Lancier, objectif club des 100 cols oblige. Je partais donc juste avant le lever du jour, atteignant sans encombres Champagnole, pompeusement baptisée La Perle du Jura, ce qui me semble un peu discutable. Poésie de syndicat d'initiative. Puis il faut monter jusqu'à Equevillon et retrouver la terrible route de la vieille Fresse et ses 10% sur 1km. Elle me colle une petite claque matinale. Une fois franchie cette difficulté, je roule tranquille jusqu'à Nozeroy, charmante cité médiévale et bourg commerçant de 400 âmes, la plus petite de villes du Jura, ancienne cité des Chalon.


Je fais valider mon carton au tabac-presse-dépôt de pain et en profite pour acheter des viennoiseries. Il faut bien prendre des forces avant la prochaine difficulté, le col du Lancier qui relie le plateau de Nozeroy et le Val de Mouthe. La montée sur Mignovillard est assez aisée, et l'ascension au chalet de la Bourre plutôt facile, mais je me sens un peu faible en jambes. J'arrive néanmoins au col du Lancier, après avoir dû traverser un troupeau de génisses en goguette.


Il faut alors se laisser glisser vers Mouthe, le fameux village le plus froid de France. En ce 10 août, on a un peu de mal de l'imaginer. La route pour rejoindre Chaux-Neuve n'est pas des plus agréable, mais une fois dépassé Chaux-Neuve et grimpé la Côte Feuillée, la combe des Cives offre de jolis paysages et débouche au très beau village de Chapelle des Bois, dominé par la Roche Champion. J'y recharge mes bidons avant de descendre sur Morez par Bellefontaine. Arrivé vers 11h j'en profite pour acheter de quoi manger et me recharger en calories.
Il fait chaud pour la montée sur Prémanon, 10km à 6% qui me font bien transpirer mais que je monte tranquillement avec un petit braquet parce que je veux en garder sous la pédale. Le panneau qui marque la fin de la montée de Prémanon n'est pas la fin des difficultés de mon parcours puisque je dois gravir le col du Goulet au coeur de la forêt du Massacre.

Je grimpe au milieu des pesses et des foyards pour atteindre ses 1374m et descendre sur Lajoux, dans un paysage de forêts et de prés-bois, combe à la Chèvre, Forêts-Monts. Je ne regrette pas d'avoir des pneus de 32 pour descendre cette route forestière et ses nombreux pièges.


 A Lajoux, je prends une petite pause dans un café. L'orage éclate et j'attends que ça se calme.
Puis direction les Moussières, traversant les paysages de pâtures et pré bois caractéristiques des Hautes-Combes à l'habitat dispersé. Aux Moussières je me recharge en sucres, avant de continuer sur les Bouchoux où je dois valider mon passage. Aux Bouchoux, ancien chef-lieu de canton, qui a perdu sa gendarmerie et sa perception, il reste, en sus de la maison de retraite, un bar-hôtel restaurant. Je m'arrête pour boire un coup et faire tamponner mon carton. Deux clients sont en terrasse mais ils n'ont vu personne, quoique la porte fut ouverte et la clé sur la serrure.

On est tranquille dans les Hautes-Combes. Je me contenterais d'une photo devant le panneau. La suite du parcours doit me conduire dans la capitale de la pipe, 500m plus bas, Saint-Claude. J'aime beaucoup cette ville qui n'a pourtant pas la cote chez les jurassiens généralement. Je bois un petit coup, avant de m'extraire à la force du mollet, du trou où est niché Saint-Claude. Ca monte doucement mais plus de 15 km pour rejoindre Château-des-Prés où, faute de commerce, je me contente de la photo devant le panneau.j'ai environ 160 bornes dans les cannes, il en reste une petite quarantaine pour Orgelet, point de contrôle où je compte me restaurer. Les difficultés sont derrière moi, le parcours est majoritairement descendant désormais. Je traverse Prénovel, et sa tourbière, avant de rejoindre Etival et de descendre sur Meussia. De là, je rejoins Orgelet par l'axe Lons Saint-Claude, franchissant le lac de Vouglans par le pont de la Pyle. A Orgelt, une bière et une pizza sont mon réconfort dans cette petite bourgade de la petite Montagne. Je ne suis qu'à 27 km de chez moi, mais mon dernier point à valider est à Baume-les-Messieurs. Je roule donc encore quelques kilomètres pour trouver, dans la nuit déjà tombée, un champ pour héberger mon lit de fortune. Je m'endors en contemplant les étoiles filantes, après 203 km et presque 2500m de dénivelé positif. Pas mécontent de moi.


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